Dans le cadre de Citéphilo 2020, Hubert Sauvage, professeur de philosophie au lycée Henri Darras de Liévin a invité Karine Parrot, professeure en droit privé et sciences criminelles à la faculté de Droit de Cergy-Pontois, pour nous parler de son livre Carte blanche, l’Etat contre les étrangers (éditions La Fabrique).
Nous l’avons ensuite interviewée ; elle revient sur la notion d’étranger-e abordée dans son livre, des politiques mises en œuvre par l’État français depuis des décennies concernant les personnes étrangères en France et des perspectives face à cela.
Un reportage sidérant, un mauvais rêve, un vrai cauchemar : agression raciste, avec tentative d’enlèvement (et meurtre en perspective ?) Une ratonnade en bonne et due forme : coups de poings, coups de pieds, batte de base ball… Dents déchaussées, tête ensanglantée, plusieurs jours d’ITT…
On est à Dourges, à côté d’Hénin-Beaumont, quelques jours après l’horrible assassinat de Samuel Paty, enseignant à Conflans Sainte-Honorine.
Mohamed, travailleur tunisien, 35 ans, et son épouse, Laetitia, nous reçoivent.
Depuis le 19 septembre, et depuis les « quatre coins de la France », les sans-papiers et leurs soutiens marchent pour exiger la régularisation de toutes et tous, pour la fermeture des centres de rétention administrative, et pour un logement digne. Toutes ces marches vont converger jusqu’aux portes de l’Élysée, le 17 octobre.
Partie de Lille le 3 octobre, la marche nordiste arrive à Grenay, 2 jours plus tard, et est accueillie chaleureusement par la municipalité communiste.
Fatoumata est une jeune guinéenne « mineure non accompagnée ». Elle vient d’obtenir le bac au lycée de Wingles, avec 17 l’an dernier à l’oral du bac français, et est admise en BTS à Arras. Ses deux jeunes frère et sœur sont également scolarisés. Orpheline, confiée avec eux à un oncle qui les a employés comme domestiques, Fatoumata a été mariée à 15 ans sous la menace à un homme de 67 ans. Elle a fui son pays avec son frère et sa soeur.
Elle aura 18 ans le 24 août et vient de recevoir l’avis de l’Ofpra lui refusant de rester en France. Au lycée, c’est la consternation.
L’Ofpra lui reproche de ne pas apporter suffisamment de preuves des sévices vécus, de produire un récit moult fois entendu. Sans doute notre administration n’a-t-elle pas encore réalisé que les violences subies par les femmes sont moult fois vécues à l’identique.
Alors que la lutte contre les violences faites aux femmes et l’aide aux victimes est « une grande cause nationale », va-t-on les réserver à celles que le hasard a fait naître sur notre territoire ?
Fatoumata nous a accordé un long entretien, que nous vous proposons ci-dessous, en podcast et en téléchargement.
Au préalable, nous avons reçu, en studio, 2 enseignantes de Fatoumata. Elles se mobilisent pour que Fatoumata reste en France.
Les 24 centres de rétention administrative (CRA) en France, prisons enfermant des personnes parce qu’elles n’ont pas les papiers requis par l’Etat français pour pouvoir vivre sur le territoire français, sont restés ouverts pendant le confinement et la crise du covid-19. De même pour les foyers pour personnes immigrées où les risques sanitaires et précaires se sont dangereusement accentués.
Face à cette réalité, des comités de personnes sans papier (CSP) , déjà existants depuis de nombreuses années, s’organisent et se mobilisent pour dénoncer et agir. Nous avons interviewé Anzoumane Sissoko, porte-parole du CSP 75 (Paris), il nous dresse un état des lieux des CRA et donne les revendiactions principales : régularisation de tous les sans papier, fermeture des CRA, suspension des loyers des foyers pour mars/avril/mai. Nous avons également échangé avec Roland Diagne, porte-parole du CSP 59, il raconte les actions menées par le comité pendant le confinement et la situation pour le CRA de Lesquin-Lille.
En juin 2019, Amnesty International sort un rapport sur le harcèlement des personnes défendant le droit des migrantes et migrants à Calais par les autorités, la police et la justice.
Entretien avec Katia Roux, chargée de plaidoyer à Amnesty International France et co-rédactrice du rapport.
Rencontre avec Jacques Kmieciak de l’ association les amis d’Edward Gierek qui nous parle du procès de trois militants communistes en Pologne, des atteintes à la liberté d’expression perpétrées par le gouvernement d’extrême droite dans ce pays et du mouvement de soutien dans le bassin minier.
Pendant la Seconde Guerre mondiale des mineurs polonais se sont engagés dans la résistance afin de libérer le territoire français du joug nazi. Bon nombre d’entre eux étaient communistes. A une époque cruciale de son histoire, la France a pu compter sur leur soutien. Depuis, des liens puissants de fraternité unissent le Nord-Pas-de-Calais et la Pologne.
Aujourd’hui, suite au retour au pouvoir de l’extrême droite en Pologne, c’est le Parti communiste polonais (KPP) qui a besoin de notre solidarité. Trois militants du KPP risquent deux ans de prison pour avoir dit du bien de la Pologne populaire dans leurs publications. A terme, c’est le Parti communiste polonais qui est menacé d’interdiction.
Pour que cessent ces atteintes à la liberté d’expression, des démarches ont déjà été engagées auprès du consul de Pologne dans le Nord.