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« En 2024, 43 personnes exilées sont décédées à la frontière franco-britannique » (Utopia56)

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Un podcast publié le 12/09/2024 à 15h
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Le 3 septembre 2024, au moins 12 personnes exilées sont décédées dans la Manche, alors qu’elles tentaient de rejoindre la Grande-Bretagne. Selon l'association humanitaire Utopia56, depuis le début de l’année 2024, "au moins 43 personnes exilées sont mortes à la frontière franco-britannique". Pour l’association, "2024 est désormais l'année la plus meurtrière à la frontière franco-britannique."

Pour revenir sur ce drame du 3 septembre 2024, et plus largement sur la situation des personnes exilées qui tentent de rejoindre par bateaux la Grande-Bretagne, nous avons interrogé Thomas et Axel, salariés d’Utopia56. Thomas intervient sur le territoire de Grande-Synthe et de Loon-Plage, et Axel, dans le Calaisis.

Extraits :

  • « Les gens se retrouvent en France où on ne les accepte pas sur le territoire. On les empêche de partir. Les gens... ils sont là : « Qu’est-ce qu’on devient en fait? ». Or, c’est des humains ! Y’a pas d’invasion de l’Europe par des exilés, ou des migrants, comme c’est dit dans les journaux. Quand ils arrivent en France, ils n’ont droit à rien, ils sont à la rue. » (Thomas, Utopia56, Grande-Synthe) ;
  • « Quand on est sur le littoral Nord, et qu’on voit les moyens qui sont déployés en termes de sécurisation, on ne peut pas s’empêcher d’imaginer comment dépenser cet argent pour un accueil digne. Il y a tellement de millions, même de milliards d’euros qui sont dépensés pour tout le matériel des forces de l’ordre, leur paie, les barbelés, toutes les technologies… Si on prenait cet argent pour accueillir dignement en France. Si l’Angleterre arrêtait de dépenser cet argent pour bloquer la frontière, pour l’externaliser… On aurait des solutions. On aurait des dispositifs d’accueil, on aurait des solutions d’hébergement, de scolarisation pour les enfants. On a les moyens… sauf qu’on les utilise pour bloquer, pour empêcher, pour entraver. Ça marche pas, ça cause des morts… et on continue dans cette direction depuis 30 ans. » (Axel, Utopia56, Calais).

À suivre dans les prochains jours, la suite de cette interview, dans laquelle Thomas et Axel d'Utopia56 reviennent sur le quotidien des personnes exilées à la frontière franco-britannique.

Crédits : Ghostface Killah - Rise Up, Photo par Axel Gaudinat (Utopia56)