Plateau Radio à l'occasion de l'anniversaire du planning familial du Pas-de-Calais.
Avec des bénévoles et salariées du planning familial, et la participation du public.
Sur le thème de l'éducation affective et sexuelle à l'école et à propos de la loi Aubry, qui n'est malheureusement pas appliquée.
Ce plateau s'est tenu le samedi 1er avril 2023 à la salle Nohain de Lens au cours d'un moment festif, convivial et revendicatif : le 60e anniversaire du Planning Familial 62.
Quelques chiffres:
Pour le planning, tous ces chiffres découlent de l'éducation stéréotypée, traditionnelle, qui reconduit des schémas de domination de genre, de classe, de race au sein de, la encore trop grande, majeure partie de la population française.
Voulons nous la révolution ? Certes. Demandons nous la révolution ? Hé bien pour une fois, plus la peine !! Depuis 2001, une loi existe. Une loi qui nous satisfait. Une loi qui représente un outil précieux pour la transformation sociale que nous appelons de nos vœux, pour une société égalitaire.
Cette loi stipule que l'éducation à la vie affective, relationnelle et sexuelle est obligatoire dès la maternelle par des activités transversales aux enseignements généraux, et à raison de 3 séances par an dès le CP et jusque la terminale.
Cette Loi est appelée « Loi Aubry », mais a été promulguée sous le mandat de Nicole Perry, en tant que secrétaire d'état chargée des droits des femmes et de la formation professionnelle, qui dépendait du ministère de l'emploi, dirigé par Martine Aubry, sous le gouvernement Jospin.
Cette loi est plus connue pour ses articles liés à l'accès à l'ivg. Puisque c'est elle qui augmente le délais de 10 à 12 semaines de grossesse et permet aux mineure d'y recourir sans l'accord des parents. Et elle abroge l'obligation d'ordonnance médicale pour se procurer la contraception d'urgence.
Aujourd'hui c'est son article 22 qui nous réunit. Il est intégré comme suivant dans le Code de l'éducation , sous l'article L 312-16.
Le chapitre II du titre Ier du livre III du code de l'éducation est complété par une section 9 ainsi rédigée :
« Section 9
« L'éducation à la santé et à la sexualité
« Art. L. 312-16. - Une information et une éducation à la sexualité sont dispensées dans les écoles, les collèges et les lycées à raison d'au moins trois séances annuelles et par groupes d'âge homogène. Ces séances pourront associer les personnels contribuant à la mission de santé scolaire et des personnels des établissements mentionnés au premier alinéa de l'article L. 2212-4 du code de la santé publique ainsi que d'autres intervenants extérieurs conformément à l'article 9 du décret no 85-924 du 30 août 1985 relatif aux établissements publics locaux d'enseignement. Des élèves formés par un organisme agréé par le ministère de la santé pourront également y être associés. »
Sa mise en œuvre est décrite dans la circulaire 2018-111 du 12-9-2018
À ce niveau d'âge, il ne s'agit pas d'une éducation explicite à la sexualité. Au regard des programmes d'enseignement, plusieurs thématiques peuvent constituer un objet d'étude, en prenant en compte l'âge des élèves :
- l'étude et le respect du corps ;
- le respect de soi et des autres ;
- la notion d'intimité et de respect de la vie privée ;
- le droit à la sécurité et à la protection ;
- les différences morphologiques (homme, femme, garçon, fille) ;
- la description et l'identification des changements du corps, particulièrement au moment de la puberté ;
- la reproduction des êtres vivants ;
- l'égalité entre les filles et les garçons ;
- la prévention des violences sexistes et sexuelles.
Ces questions font l'objet d'une intégration à l'ensemble des autres contenus d'enseignement et des opportunités apportées par la vie de classe.
Il s'agit d'apporter aux élèves des informations objectives et des connaissances scientifiques, et de développer leur réflexion et leur esprit critique. Les échanges se font à partir de leurs représentations afin de leur permettre de développer une réflexion individuelle et collective et ainsi les conduire à s'approprier des valeurs humanistes.
Différents enseignements offrent l'opportunité d'exploiter des situations, des textes ou des supports qui abordent des thèmes variés : liberté, responsabilité et respect face aux choix personnels (réseaux sociaux, Internet, cyberharcèlement, pornographie, etc.), valeurs et normes, impact des stéréotypes et rôles sexués, prévention des violences sexistes et sexuelles, égalité filles-garçons, contraception, prévention des grossesses précoces non désirées, IST et VIH-sida, orientations sexuelles, respect de son corps et de celui de l'autre, etc. Les enseignements scientifiques liés aux sciences de la vie et de la Terre, aux sciences médico-sociales et à la prévention santé-environnement, occupent une place spécifique dans ce domaine et donnent aux élèves les bases scientifiques indispensables. Les programmes d'autres champs disciplinaires - tels que l'enseignement moral et civique, la philosophie, l'histoire, les arts plastiques, les lettres, etc. - peuvent être également concernés.
Autrement dit, le Code de l'éducation, prévoit un minimum de 27 séances pour les élèves effectuant une scolarité de l’âge de 5 ans à 16 ans et de 36 séances pour celles et ceux qui vont jusqu’au baccalauréat.
Pourtant, selon Enquête IFOP réalisée en 2022 pour CAS D’ECOLE5,
Le manquement de l’État pointé du doigt depuis des années :
C'est pourquoi le 2 mars 2023, la confédération du planning familial, sidaction, et sos homophobie, saisissent le tribunal d'administratif de Paris et lance la campagne #Cas d'école :
Car l'état ne fait pas ses devoirs.
Crédits musicaux : Anne Sylvestre, Giedré, Violences-sexuelles.info
Crédits photo: Louise Bihan
1 – Rapport de l’IGESR n°2021-149, juillet 2021, page 31